João Paulo Freire e Carlos de Passos, Mafra, Col. Monumentos de Portugal, nº 1, Porto, Ed. Litografia Nacional, 1933

MAFRA – ANCIENNETÉ ET VALEUR HISTORIQUE

Mafra fut habité aux temps préhistoriques, comme I'indique la présence de diverses grottes et la découverte de haches de pierre polie en ce lieu. De I'époque romaine, on a retrouvé un cimetière et des monnaies de Tibère et de Théodose 1^er. Par la suite, la région fut longtemps sous la domination des Arabes, auxquels on a attribué I'origine du mot «Mafra», synonyme de «creux», ce qui correspond bien à sa topographie. Mais cette hypothèse n'est pas conflrmée par les faits. En 1146, Alphonse Henri, premier roi de Portugal, conquit sur les Maures le château, qui resta en possession de la Couronne jusqu'en 1193, année ou il fut cédé aux frères d'Évora(1).

Au temps d'Alphonse III, il retomba au pouvoir de la Couronne. En 1289, le roi Don Denis I'échangea contre le château de PorteI qui appartenait à Maria Annes de Aboim. C'est de ce moment que date la seigneurie de Mafra, qui dura jusqu'à la mort du dernier Marquis de Ponte de Lima. Le Marquis descendait des vicomtes de Cerveira, dont Ia famille avait reçu le domaine de Mafra par le mariage du huitième Vicomt avec Joana de Vasconcelos e Menezes (1648).

Dans le vieux bourg, on voit encore I'église de Saint André, / 98 / ancienne église matrice dont Pedro Julião ou Hispano, le célèbre pape Jean XXII, fut prieur. Bien qu'elle soit déplorablement délabrée et abandonnée, elle constitue un bon exemplaire de gothique primitif de I'époque de transition du XIII^ème au XIV^ème siècle. Dans la nef on remarque deux grands tombeaux de calcaire, du XIVe siècle, qui appartinrent aux anciens seigneurs de Mafra, Diogo Afonso de Sousa et sa femme.

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(1) – Cet ordre militaire fut créé par Alphonse Henri en 1166. Soumis à Ia régie de S. Benoît (de la réforme de Citeaux) il relevait de Calatrava. En 1211, il fut transféré d'Evora à Aviz, dont il prit le nom, et, en 1213, il devint indépendant.