TOMAR


Le paysage de Ia région de Tomar a son. caractere et sou charme, parmi les paysages innombraMes et divers qui se déroulent du nora au sua du Portugal.
Accidenté sans exces, traversé par une"riviere aux eaux continuellement abondantes, grâce aux sources d' Àgroal, ou de pittoresques roues élevent le fIot, fonte cette région est tapissée d' une végétation qui va de rutile olivier jusqu'au saule pleureur et aux roseraies parfumées.
Sa fertilité n' a pas passée inaperçue aux yeux des romains, qui y ont bâti Sellium, sur les ruines de laquelle un Iriaitre des T empliers, Gualdim Pais, a élevé le Chateau-fort qui, aujourd'hui encare, domine la ville, grandie sons sa protection.
Une tradition historique - corroborée. par
une in"cription lapidaire encastrée dans le donjon - affirme que cette construction fut commencée le 1 Mars 1160. Comprenant quatre enceintes, le siege des Chevaliers du T emple, avec sou oratoire polygonal etait, en eHet, une des reuvres militaires les plus importantes aux temps des luttes contre les arabes.
Il en reste encare aujourd'hui des vieux paus de muraille, sans intérêt artistique; mais cet
Oratoire des Templiers, ou mie_x, ce qu'il en subsiste, e' est un monument sans parei! (voir planches n.OS 4 et 5), de eette élégante et robuste
architecture de transition du XII siecle, qui, apres la dissolution de I'Ordre du T_mple, a continué à servir d'Oratoire aux chevaliers du nouvel Orare du Christ, institué par le roi D. Denis.
Une enluminure du XVI siecle naus montre ce temple fel qu'il etait jadis, su_onté d'une svelte coupole pyramidale, qui s' élevait d'une structure polygonale, ayant une fenêtre à chacune de ses faces.
La foudre a, un jour, détruit la coupole et le corps supérieur; des travaux d' agrandissement, exécutés sons le roi Manuel (1495-1521) ont fait
communiquer cet Oratoire, jus que lã fermé, avec
une vaste nef oecupée en grande partie par Ie chreur, atravers un are puissant qui a pris Ia place de deux des côtés de ce polygone de seize: on y a ajouté depuis: une tour et grana clocher; Ia décoration pieturale, Ies stucs, ainsi que Ies statues et les boiseries 'lu' on voit aujourd'hui dans ce sanetuaire des T empIiers devenu comme le maitre-autel de I'EgIise du Couvent du Christ.
Ce qu'i! en reste, n' en est pas moins une piece unique de l' arehitecture du XII siecle. Et les travaux de transformation introduits à l' époque de la Renaissance sont, d'ailleurs, des ceuvres d'art de tout point remarquables.
Àinsi, Ies peintures murales, trop imparfaitement restaurées, et les dome granas panneaux


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à l'huile, excellents primitHs, dont q_atre seulement se tt'ouvent à leur place - sans compter deux retables des autels latéraux, dernierement remis en place.
Ãu Musée de Lisbonne il existe trais de ces panneaux. dont deux peuvent être attribués à l' atelier de Gregorio Lopes; et au Musée local on peut voir quelques planches incompletes, fragments de trais autres de ces peintures.
C'est une invention sans fondement, celle qui attribuait à un supposé peintre flamand Dralia les autres tableaux.
Passons au Clo'itre du Cimetiere (voir
planche n.O 6), bel exemplaire élancé du style ogival, bâti. comme celui qui lui est attenant, pendant le gouvernement de l'infant D. Henri le Navigateur. par l'architecte Fernand Gonçalves. qui y a laissé son nom gravé dans la pierre. Les travaux exécutés aux XVI et XVII siecles ne naus ont laissé" que: du premier de ces clo'itres, une belle arcade appuiée SUl des colonnettes jumelles; du second, qui etait à deux étages, l' arcade infédeure, en ruines.
la Vieille Sacristie, jadis une chapelle. communique avec ce premier clo'itre et salde, sons un simple tombeau gothique, les restes des deux serviteurs qui on élevé l'infant D. Henri. "
Le chreut' manuélin. bâti contre le primitif Oratoire des Templiers. est l'reuvre la plus typique de cette Renaissance portugaise désignée du nom du roi (voir planche n.o 7). Sa décoration extérieure. d'un naturalisme touHu. n'est depassée
nulle part en exhubérance, surtout dans de sa faça de occidentale. ou se trouve la célebre fenêtre tourmentée de symboles et tant de fois décrite. (voir planches n.OI 9 et 10).
Cette reuvre semble avoir été conçue et com-mencée par Diogo de Ãrroda (le constructeur de Saffi, au Maroc) et achevée par João de Castilho, qui a mis sa signature SUl le magn.inque portail figuré (voir planche n.O 8).
Ce dernier architecte a dirigé également les travaux de la maison capitulaire inachevée, aujourd'hui utilisée comme Musée Lapidaire. "
C' est encare ce même artiste qui, avant 1533, trace le projet des vastes agrandissements du Couvent, devenu étroit aprésla réforme de l'Ordem du
Christ. Malgré le caractere utilitaire de ces travaux, il n'y manque point des morceaux dignes du grana bâtisseur. "
Ãinsi, le Clo'itre Principal, dont l' reuvre devait être, sinon finie, du moins três avancée en 1558, lorsqu' on a décidé de la recommencer dans le style Renaissance, fel qu' on le voit aujourd'hui (Voir planches n.ol 11 et 12).
De son premier projet il reste, toutefois. quelques fragments qui naus parlent de sa splendeur: les deux vestibules du Réfectoire, la Maison Capitulaire. le Cloitre de Sainte Barbe. l' ancienne Porte d' entrée. les huit Chapelles de la Galerie inférieure du Grand Cloitre actueI. ainsi que le mur extérieur du côté levant de l'Église.
Le Clo'itre de 1'Hospice. à deux éía.8es. est le second en importance.


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Le Cloitre de la Micha, primitivement nommé du Labeur, etait celui ou se trouvaient Ies ateliers du Convento Sons Ie dalage de sa cour il y a une vasta citerne, dont la voute est soutenue D8.r six colonnes. .
Vienn,ent 8opres Ie Cloitre des Corbe8oux et celui des Cabinets d'aisance d'importance moindre.
N'oublions pas Ie Cloitre de Sainte Barbe, comprimé entre Cloitre Principal et celui de
l'Hospice, qui n' a pas pu s' élever pour ne pas cacher la fameuse F enêtre du Chc:eur, et dont Ies voíites sont surbaissées, comme Ies arcades.
Le Réfectoire, au queI on accede par l' étage inférieur du Cloitre Principal, est une vaste pieee, aux voutes en berceau, avec deux chaires nnemanta sculptées.
Le Cloitre Principal, tel qu'il est au;ourd'hui, fut tracé par Di(j)go de T orralva, en 1558, mais ne se termina que sons Philippe lI.
Sou architecte, I'italien Philippe Terzi, est intervenu dana Ies travaux d'achevement réalisés pendant la période de décadance classique.
Datent de cette époque: la Sacristia, vaste piêce baroque; la Porte Royale (1620), ainsi que
les salles de l' entrée; l'Innrmerie et Ia. Pharmacie du Couvent, ou se trouve la remarquable salle das Chevaliers.
L'important aquéduc, qui amena l' eau au <:;ouvent d'une distance de deux lieues, fut commencé vers la fin du XVI siecle (Voir planche :n.' 24).
Lorsqu' on descend du Couvent vara la ville,
on voit, sur une perita hauteur, Ia Chapelle de Notre Dame de la Coneeption, Iaquelle, malgré eette modesta désignation, est uu authentique joyaux de la Renaissance, peut-être un das plus pura de tonta Ia Péninsule (Voir planches n.OI 11) et 16).
C' est, sans aucun Jante, une ceuvre du milieu
du XVI siecle.
Extérieurement, elIe accuse à peine l' existence du trasept et afEre pau d'intérêt, sons sa forme rectangulaire un pau massive.
Mais intérieurement, on se trouve en présence d'une précieuse petitebasilique romaine, suivant assaz fidelement l' orare corinthien, avec ses trois nefs, ses voutes en berceau, sa coupole élegante et ses ehapiteaux nnement. travaillés.
L'ÉgHse de Saint J ean Baptiste, que l' on voit atravers les crénaux du vieux Château-fort das T ampliara, (Voir planche n.O 3), est une das plus curieuses églises portugaises et une des plus typiq.ues.
On ignore Ia date de sa (.onstruction premiêre; à peine sait-on qu' elle a.subi d'importantes
traI1sformations vers 1500. I
Le simple portail gothique de Ia façade sua doit appartenir à la construction primitiva, mais les arcadas qui séparent les nefs sont déjà d'une époClue postérieure.
te portail principal, de Ia 6n du gothique, ainsi que Ia chaire, (Voir planche n.o 13), délicatement c:euvrés, dénoncent Ia nouveauté de la


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Renaissanee, qui s'insinue en plus d'un détail, et sont prohablement dus à un artiste français.
A remarquer les peintures primitives portuga1ses du commencement du XVI siêcle, représentant: Salomé au festin d' Hérode; La décollation de Saint ]ean; La Cenne; Abrabam et Melchidesec; La Messe de Saint Grégoire, etc..
C' est lá qui se trouve également ce heau triptyque de la même époque, qui représente le Baptême du Gbrist (Voir planche n.o 14).
De l' autre côté de Ia riviere et datant de l' époque de Ia fondation du Château-fort des T empliers, il y a 1'ÉgIise de Sainte Marie de rOlival, premiere paroisse de la ville (Voir planche n.o 17).
A moitié enfouie sous ferre, elIe frappe par sa magninque rosace bien conservée, par Ie carac
tere archaique de ses portaiIs, don t Ie principal est surmonté du signe de Salomon, emhlême des T empliers.
Dans Ia premiêre moitié du XVI siecle, d'im-portantes modihcations y furent introduites, àl' occasion desqueIles on a détruit les tombeaux des maltres des Orares du T emple e du Christ, dont quelques inscriptions furent néammoins conservées.
Le siêge de Ia Commission d'lnitiative et T ourisme locale vient d'être bâti, au coin de Ia Rua da Graça. On y a utiIisé plusieurs éléments architectoniques de la Renaissance, provenant de vieilIes maisons démolies, teIs que cette fenêtre de coin, ayant appartenu jadis à Ia résidence du préIat de l'Ordre (Voir planche n.o 18).

 

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