LISBONNE

 

Aucune capitale de l'Europe, excepte Constantinople, ne peut se comparer à Lisbonne, par la beauté de la situation. MARTIN HUME.


L'origine de la fondation de Lisbonne, capitale du Portugal, est très lointaine et très obscure. Quelques auteurs prétendent la reculer aux temps fabuleux l'attribuant à Ulysse; mais le plus probable est qu'elle soit l'œuvre des Phéniciens, le moi Lisbonne provenant des termes «aliz» et «ube» dont la signification est: Baie amène.

Prise par les Romains en l'an 200 de l'ère chrétienne, c'est de là que datent ses premiers embellissements; conquise par les Arabes au VIIIe siècle, elle fut durant une longue période historique attaquée, assiégée et plusieurs fois prise temporairement jusqu'à ce que en 1147, le premier roi portugais l'ait gagnée définitivement aux Maures.

Sono développement vient de cette époque et surtout de celle du règne de D. Alphonse III qui la rendit cour et capitale du pays. Ce développement atteignit son apogée au XVIe siècle, où la découverte du chemin maritime de l'Inde fit de Lisbonne une des cités les plus opulentes et les plus mouvementées du monde.

Edifiée près de l'embouchure du Tage, dans un vaste amphithéâtre formé par diverses collines, son altitude moyenne est de 45 mètres; sa superficie comprend environ 8.340 hectares et son périmètre 45.000 mètres. Sa population est approximativement de 487.000 habitants.

Jouissant d'une situation privilégiée, à la limite occidentale du continent européen, son climat est d'une douceur remarquable; ses températures sont de 21° en été, 16°,5 en automne, 14°,5 au printemps et 10° en hiver.

Les magnifiques conditions de son embouchure l'imposent comme «Quai de l'Europe» pour la navigation des Amériques et de l'Afrique, étant également un magnifique port d'escale pour les navires qui du nord de l'Europe se dirigent vers l'Inde, l'Australie, la Chine et le Japon.

L'ample baie formée par le Tage, en face de la ville, offre des conditions exceptionnelles d'abri et de sécurité, et le port dont la beauté excède celui de Naples, satisfait toutes les exigences modernes; avec ses sept quais accostables, ses docks, ses zones libres, etc., pouvant par leurs dimensions abriter sans difficulté les escadres de toutes les nations.

Émule de Constantinople, Lisbonne est incontestablement une des plus belles villes du monde.

Maltraitée par de nombreux tremblements de terre, le dernier desquels en 1755 la réduisit en ruines détruisant des édifices plusieurs fois séculaires, elle ne s'impose pas par ses richesses monumentales, malgré qu'elle possède beaucoup et beaucoup de choses dignes d'être vues, comme «Portugal» le montrera dans les tomes se rapportant à ses monuments et à ses musées. Mais c'est par les dons de la nature, par sa situation dominatrice, par les beautés admirables de son fleuve, par la disposition de ses suites de maisons polychromes et découpées, par les merveilleux points de vue dont on jouit de ses ferrasses et de ses belvédères naturels et par la lumière incomparable qui enveloppe son paysage, que Lisbonne émerveille et séduit.

C'est justement pace que Lisbonne n'a pas encore atteint ce degré de civilisation niveleuse qui détruit le caractère des autres cités modernes, qu'elle est pleine d'imprévu et d'inédit dans l'aspect pittoresque de ses rues, dans les mœurs de sa population si caractéristique et si expressive.

Favorisée par la nature qui l'a si généreusement enrichie de pittoresque, Lisbonne est en même temps un centre de vie sociale et commerciale vraiment remarquable; ses progrès matériels se développent incessamment offrant aux étrangers qui la visitent en outre de quelques monuments célèbres, des musées rares et riches en Art, de l'expression typique de ses rues, de sa lumière inégalable, de son climat, la facilité des transports, la variété de diversions et le confort d'installation d'une grande cité moderne. Et voici la réputation justifiée qu'elle possède aujourd'hui, d'une des plus belles, des plus tentantes stations de tourisme offerte par l'Europe à la «soif du nouveau» qui caractérise la curiosité de ceux qui voyagent.

 

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