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BAIE DE CASCAIS
Située à 38° 41' 0" de latitude nord et 6° 27' 12" de longitude W de
Greenwich, Cascais est une petite ville tellement ancienne qu'on ignore
la date de sa fondation.
Toutefois, on connait le premier «Foral», (corps de
privilèges) qui lui fut donné en 1159 par le premier roi du Portugal,
Alphonse Henriques, «foral» que son fils, le roi Sancho I, reforma en
1189.
Le roi Manuel I, sous le règne duquel Vasco de Gama
découvrit le chemin maritime pour l'Inde, en 1498, et Pierre Alvares
Cabral découvrit le Brésil en 1500, ce roi Manuel I lui a donné un
nouveau «Foral», le 15 novembre 1514.
C'est à Cascais qu'est né le fameux pilote Alphonse
Sanches, auquel s'attribue la découverte de l'Amérique en 1486, bien
avant Colomb, Vespuce ou Cabot.
Par sa situation, Cascais a été une importante
forteresse, à laquelle sont liés quelques faits d'armes de l'histoire du
Portugal.
En 1580, l'armée de Philippe III, commandée par le duc
d'Albe y trouva une forte résistance qui a valu au capitaine portugais
D. Diogo de Meneses, commandant de la place, d'être fait prisonnier et
décapité en suite, à Cascais.
C'est ici que le prétendant portugais, D. António,
compétiteur de Philippe II, s'embarque, en 1589, pour l'Angleterre, avec
l'armée expéditionnaire de ce pays.
Des luttes libérales (1828-1834) sont témoignées par le
modeste monument de l'allée des Combattants de la Grande Guerre.
Un autre monument, simple mais expressif, célèbre la
partie prise par le régiment de Cascais, l'héroïque 19 d'infanterie, aux
campagnes de Roussillon et Catalogne (1793 à 1795), à la guerre
Péninsulaire (1809 à 1814) et encore à la grande Guerre de 1914-1918. Il
se trouve à l'entrée de la citadelle, résidence actuelle de S.
Excellence le président de la République.
Là on jouit d'un des plus vastes et plus beaux panoramas
de Cascais.
Dans la même promenade de Saint Antoine, un autre
monument nous rappelle l'héroïsme portugais: un aigle, les ailes
déployées sur un roc, commémore l'admirable traversée de l'Atlantique
sud, Lisbonne-Rio de Janeiro, accomplie par le savant amiral Gago
Coutinho et son malheureux compagnon Sacadura Cabral, lequel, peu de
temps après, est disparu pour toujours, en plein Océan.
Cascais se situe à environ une demi-heure de Lisbonne,
desservi par de rapides trains électriques.
C'est surtout à partir de Carcavelos que la Côte de
Soleil offre au visiteur le meilleur de ses charmes. Là commence une des
zones les plus fameuses et plus recherchées du tourisme portugais et
international, zone qui joint à l'ensemble de ses beautés naturelles
l'aménité d'un climat d'éternel printemps qui permet, pendant toute
l'année, qu'on y prenne des bains de mer et des bains de soleil.
Région d'une beauté séduisante, qu'on oublie
difficilement, une fois qu'on l'a visitée.
Semée d'agréables plages très fréquentées, disposant de
champs de sports, tels que le golf et le tennis, d'excellents hôtels de
toute catégorie, parmi / 14 / lesquels sont dignes de mention le Palace
Estoril, 1'Hôtel Atlantique, le Miramar, 1'Estrade, 1'Italie et l'Hôtel
du Parc, de bonnes pensions, casino, beau parc, charmants rendez-vous
mondains
comme le Tamariz, la Côte du Soleil, avec Estoril et Cascais, constitue
une des plus belles régions de Portugal.
À Carcavelos se trouve le point d'attache du câble sou
marin, installé depuis 1872 dans un beau Palais du XVIIIe siècle, nommé
Quinta Nova.
Là se trouve encore un Sanatorium pour enfants
scrofuleux, et une vieille église du XVIIe siècle aux «azulejos»
polychromés.
À Parede, plage très fréquentée, deux établissements: le
Solarium, station d'héliothérapie et le sanatorium de Sant'Ana.
Après Baforeira, S. Pedro d'Estoril, d'où l'on jouit d'un
coup d'œil splendide, on arrive à S. João d'Estoril, antichambre
d’Estoril.
Un kilomètre plus loin, et distant 24 kilomètres de
Lisbonne, le train s'arrête devant la gare d'Estoril, admirable
ensemble, avec son parc et ses grands Hôtels, au milieu d'une végétation
luxuriante et fleurie, aux frais ombrages.
On doit y visiter l'église de St. Antoine, orné de jolis
tableaux qui racontent la vie de ce saint portugais si vénéré dans le
pays et qu'on connait généralement sous la désignation de St. Antoine de
Padoue.
Au charme d'Estoril succède le non moins charmant Mont’
Estoril. Là se trouve le siège du Comité d'Initiative et Tourisme de
Cascais, disposant d'une bibliothèque, d'une salle de lecture et d'un
poste météorologique.
Toute cette région est d'un climat doux et tempéré, dont
témoignent les numéros suivants, établis par la station climatologique
du Mont’ Estoril, sous la direction technique de l'Observatoire Central
Météorologique.
Température de l'air a 0’ en degrés centigrades Hiver de
1932: Moyenne 16,43. Maxima 20,49. Minima 12,37
Hiver de 1933: Moyenne 16,38. Maxima 20,53. Minima 12,24. Température de
l'air a 0' degrés centigrades: Hiver (Décembre 1933 - Février 1934):
Moyenne 10,55. Maxima 14,67. Minima. 6,43
Printemps (mars à mai) 1932: Moyenne 16,34. Maxima 20,50. Minima 12,18
Printemps (mars à mai) 1933: Moyenne 14,38. Maxima 17,97. Minima 10,79
Eté (juin à aout) 1932: Moyenne 21.34. Maxima 26,12. Minima 16,58
Été (juin à aout) 1933: Moyenne 20,82. Maxima 25,27. Minima 16.36
Automne (septembre à novembre) 1932: Moyenne 16,90. Maxima 20,58. Minima
13,23
Automne (septembre à novembre) 1933: Moyenne 17,68. Maxima 22,10. Minima
13,27.
Pour se faire une idée de combien ce climat
admirable est dû au soleil, il suffit de dire que les hivers de
1932-1933 ont eu le soleil découvert 572 heures et 32 minutes et 603 et
31 minutes, respectivement. Les printemps de 1932 et 1933, 849 h. et 23
m. et 744 h. et 31 m. L'été de 1932 et celui de 1933, 1144,53 et
1106,24. L'automne des mêmes années, 645,52 et 756,07.
Une bonne route relie Lisbonne à Cascais. Le panorama que
l'on distingue de 1'Esplanade de Cascais, sur sa délicieuse baie et qui
se prolonge jusqu' à la Serra de Sintra est un des plus beaux et
ravissants que l'on puisse imaginer.
La vue en demeure extasiée et plus on contemple cet
ensemble inoubliable plus est il prenant.
Le voyageur ne doit pas manquer d'admirer, par / 15 / une
belle journée, le coucher du soleil de l'Esplanade de Cascais.
La mer elle-même, presque toujours jonchée de bateaux à
voile, semble alors s'endormir, bercée par le mouvement rythmique et
continuel de ses
eaux.
Le Musée de Castro Guimarães est assez intéressant. C'est
une somptueuse demeure bâtie sur les rochers et que la mer vient
embrasser, au milieu de son parc magnifique et de ses beaux jardins.
Ce musée compte quelques beaux tableaux, des azulejos, mobilier,
porcelaines d'Orient et faïences rares. Sa belle bibliothèque contient,
parmi des espèces rares, un précieux manuscrit enluminé de la Chronique
du 1er roi de Portugal, Alphonse Henriques, par Duarte Galvão.
La collection océanographique organisée par le roi Carlos et qui pendant
longtemps a été conservée à la Ligue Navale Portugaise, se trouve
aujourd'hui dans
ce Musée.
Le pittoresque canal de Santa Marta est un coin ravissant
de Cascais, ainsi que la Boca do Inferno (Bouche de l'Enfer), avec ses
grottes naturelles, contre lesquelles viennent se briser, dans un fracas
de tempête, les vagues de la mer, couvertes d'écume.
Plus loin encore, le phare de la Guia et la
plage du Guincho, point d'excursion.
Voici, rapidement dit, ce qu'il y a de plus intéressant à
voir dans cette belle région.

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